Canaan (la Phénicie), la première civilisation noire du Proche-Orient

Oui, les Phéniciens ou Cananéens étaient entièrement noirs au départ, avant l’arrivée d’une minorité de populations blanches plus tard.

Canaan, ou la Phénicie, ou Djahi est la première et la plus ancienne civilisation qui a fleuri dans la vallée du Jourdain. Ce qui correspond aujourd’hui au Liban, à la Palestine, à Israël, à la Syrie, et à la Jordanie.

Loin d’avoir fait éclore une culture seulement locale, les Cananéens-Phéniciens ont joué un rôle majeur dans l’histoire de l’humanité. Ils ont introduit l’écriture en Grèce antique, bâti Carthage en Afrique du nord, ont dominé la Méditerranée occidentale et sont très certainement allés jusqu’en Amérique dans l’antiquité. Nous allons sortir de l’approche purement biblique de l’historicité de ce peuple pour vous dire ce que fut exactement sa civilisation fondatrice au Proche-Orient même.

Oui, les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
A gauche : Sculpture phénicienne en ivoire datant de 3000 ans
On voit bien les cheveux crépus (Arte Historia)
A droite : Eshmunazor, roi phénicien de la ville de Sidon il y a 2500 ans
Il fut indiscutablement noir et de culture africaine (égyptienne) (Musée du Louvre)

Cet article sur les Cananéens-Phéniciens est notre 5e, après l’origine africaine des premiers habitants de l’Asie, après le caractère noir de la civilisation carthaginoise, après nos deux articles sur le général carthaginois Hannibal (Article 1, Article 2).

Aux origines : l’Afrique

Les preuves écrites

La science désigne par le terme Natoufien les premiers habitants du Proche-Orient. Ce sont ces Natoufiens qui furent les Cananéens-Phéniciens primitifs. Les Phéniciens situaient dans les textes antiques de Ras Shamra, leurs origines en Egypte [1]. Cette origine africaine est très bien consignée dans la Bible qui dans le chapitre 10 Verset 6 de la Genèse dit « Et les fils de Cham sont Kush, Mizraim, Punt et Canaan ».

Cham vient de Kam qui signifie charbonné/noir en Egyptien ancien. C’est de lui que dérive Kamite, qui est l’appellation originelle des Noirs. Ce mot est similaire à Kami/Kheum/Kembou/Kala qui signifie noir/brûlé/charbon dans plusieurs langues africaines actuelles. Cham est donc l’ancêtre biblique des Noirs, et ses enfants sont Kush (Soudan), Mizraim (Egypte), Punt (Grands Lacs africains), Canaan (le proche Orient).

Canaan vient de Kin-Anu, c’est à dire Appartenant aux Anu [2]. Anu étant le nom du peuple noir venu des grands Lacs et d’Afrique australe et qui aux temps premiers fonda la civilisation égyptienne. Ce qui veut dire que les Cananéens étaient en fait des Égyptiens qui se sont installés au Proche-Orient.

Le terme Phénicien quant à lui, terme grec désignant les Cananéens, signifie – d’après le renommé biologiste et historien britannique Gavin De Beer – peau sombre [2]. Le nom que l’historiographie africaine devra retenir pour cette civilisation est Djahi. C’est le nom que lui donnaient les anciens Egyptiens.  

Couverture d’un magazine
On voit les Cananéens-Phéniciens distinctement avec leurs traits africains
Oui les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
Un livre consacré à la Phénicie
En couverture un Phénicien et ses traits africains

Les preuves ostéologiques

Dans une étude de 2016 publié dans le journal Nature, Losif Lazaridis et al. rapportent que « Les analyses craniométriques ont suggéré que les Natoufiens ont possiblement migré de l’Afrique du nord ou de l’Afrique subsaharienne ».

Ces analyses sur les crânes sont connues depuis des décennies. C’est pourquoi Cheikh Anta Diop était bien plus direct dans Nations Nègres et Culture en 1954 et disait à la page 167 « L’homme trouvé en Canaan, à la préhistoire, le Natouféen, est un négroïde ». Ces caractéristiques négroïdes ont également été retrouvées sur les squelettes de Tyr au Liban, une des plus importantes villes de Phénicie [3].

En 1945, Marc-Adolphe Sauter publie les races brachycephales du Proche-Orient : des origines à nos jours. Il a comptabilisé et catégorisé les crânes trouvés dans l’aire correspondant à Canaan. Il y a 5000 ans sur les 39 crânes rapportés, 37 sont dolichocéphales donc noirs. Aucun n’est blanc brachycéphale. Puis sur une période qui va jusqu’à il y a 2500 ans, 92 sont dolichocéphales contre 17 qui sont brachycéphales. 

Les preuves génétiques

L’ADN montre aussi que les Cananéens-Phéniciens étaient des Noirs.

On sait que les Africains sont le peuple au monde qui ne portent pas ou ne portent que très peu d’ADN de Neandertal, un hominidé antérieur qui a vécu en Europe jusqu’à il y a 28 000 ans. Losif Lazaridis continue et nous dit au terme des études génétiques « Nous déduisons que la population eurasienne originale (c’est-à-dire ancienne du Proche-Orient, Iran, Turquie, Arménie) a moins de parenté avec le Neandertal que les populations eurasiennes non originales, et possiblement aucune ».

Les premiers habitants du Proche-Orient, comme les Noirs d’Afrique, n’étaient donc pas liés à Neandertal… parce qu’eux-mêmes étaient des Noirs originaires d’Afrique.

En 2017, Marc Haber et al. publient une étude génétique sur les Phéniciens dans l’American Journal of Human Genetics (AJHG). Elle démontre l’arrivée des Blancs eurasiatiques il y a quelque part entre 2100 et 3700 ans seulement, soit au moins 1500 ans après l’annexion de Canaan par les Egyptiens. L’étude a par ailleurs révélé que du point de vue de la pigmentation de la peau, l’ADN des squelettes vieux de 3700 ans trouvés à Sidon, est le plus proche des Africains, d’où le commentaire des auteurs « (les habitants de Sidon) avaient probablement une peau plus sombre que celle des Libanais actuels ». 

Cette image est la reconstitution du squelette d’un jeune homme trouvé à Carthage dans les années 90. Les tests ADN ont dit de lui qu’il était d’origine espagnol mais on en a profité pour dire qu’il était un Phénicien typique, laissant entendre que les Phéniciens étaient blancs. En réalité c’est le premier squelette blanc trouvé à Carthage, après tous les Noirs excavés, dont beaucoup de nobles, depuis la fin du 19e siècle. C’est comme si on allait au Panthéon à Paris ou sont enterrés les grands de France, et on ignorait tous les squelettes blancs pour se concentrer sur le guyanais Felix Eboué, et dire ainsi que les Français étaient noirs. La démarche est malhonnête. La présence de cet espagnol à Carthage s’explique par le fait que l’Espagne était une colonie phénicienne.

Les preuves pictographiques 

Les sculptures des Carthaginois ci-dessous ont été retrouvées dans leurs colonies en Grèce, en Italie, en Espagne et à Carthage. Les images nous viennent de la collection de l’Université d’Oxford.  

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
3 têtes noires et une tête blanche

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
Mis à part l’homme blanc à droite, tous sont noirs
Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
Ici également mis à part l’homme blanc à droite, tous sont noirs
Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
3 têtes noires. Les ronds sur la tête – similaire à ceux du casque militaire du pharaon – représentent le cheveu crépu

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs

Les Cananéens-Phéniciens étaient donc sans aucun doute possible des Noirs originaires d’Afrique, qui ont reçu par la suite une minorité de Blancs.

La religion des Cananéens

Vu que les premiers habitants du Proche-Orient étaient noirs, beaucoup d’Africains adeptes des religions révélées tentent de propager l’idée selon laquelle ces Noirs sont à l’origine du Judaïsme. Ce n’est pas vrai. Il y a 3100 ans, le roi cananéen Tjekerbaal disait que c’est d’Afrique « qu’est sortie la sagesse (divine) pour atteindre les rives du pays où je vis » [4].

La religion des Cananéens fut la Religion Africaine née à l’aube de l’humanité en Afrique australe et dans les grands Lacs. Les Phéniciens comme leurs frères égyptiens étaient monothéistes. Ils professaient l’existence d’un Dieu unique, d’essence masculine et féminine et ayant plusieurs formes et manifestations. On est ici dans l’orthodoxie africaine la plus pure.

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
A gauche Baal, Dieu chez les phéniciens, avec ses traits parfaitement négroïdes (Hecht Museum d’Israël). C’est de Baal que vient Hanni-Baal, c’est à dire « favori de Baal ». 
A droite le pharaon Naré Mari, fondateur de l’Egypte unifiée il y a 5300 ans.
Baal est dans la même position que Naré Mari, la jambe gauche avancée, et il porte une couronne semblable à celle des rois du sud de l’Egypte.

Cheikh Anta Diop nous donne des informations complémentaires à ce sujet dans Nations Nègres et Culture, pages 169-170 : « On comprend que la religion et les croyances phéniciennes ne soient, en quelque sorte, que des répliques de celles de l’Egypte. La cosmogonie phénicienne est révélée par les fragments de Sanchoniation, traduits par Philon de Byblos et rapportés par Eusèbe. D’après ces textes, il y avait à l’origine une matière incréée et chaotique, en perpétuel désordre (Bohu), le Souffle (Rouah) planait au-dessus du Chaos.

L’union de ces deux principes fut appelée Cheptets, le Désir qui est à l’origine de toute création.(…).Selon la cosmogonie égyptienne aussi, il y eut à l’origine une matière chaotique incréée, le Noum primitif. (….). Elle contenait également le principe, ou dieu du devenir Khepru.

Dès que le Noum primitif aura engendré le démiurge Ra, son rôle sera terminé ; désormais la filiation sera ininterrompue jusqu’à Osiris, Isis et Horus, ancêtres des Égyptiens.(…).

Par générations successives dans la cosmogonie phénicienne on arrivera à l’ancêtre des Égyptiens, Misor, qui engendrera Taaut, inventeur des Lettres et Sciences (qui n’est autre que le Thot des Égyptiens). Dans la même cosmogonie, on arrive à Osiris et Canaan l’ancêtre des Phéniciens : (…). La cosmogonie phénicienne révèle, une fois de plus, la parenté des Égyptiens et des Phéniciens, tous deux d’origine koushite, c’est-à-dire nègre. ».

La Bible même corrobore ces informations concernant le monothéisme en disant du souverain cananéen Melchisédech qu’en plus d’être roi, il était « prêtre du Dieu très haut » (Génèse 14 versets 18-19). 

Les Egyptiens : frères, protecteurs et alliés des Cananéens

Les liens de fraternité entre l’Egypte et la Phénicie étaient conscients, c’est pourquoi leurs histoires sont indissociables. Diop rajoute page 168 que : « Même aux époques les plus troublées, aux époques de grande infortune, l’Égypte pouvait compter sur les Phéniciens, comme on peut, en quelque sorte, compter sur son frère. ». 

Lors de l’unification de l’Egypte par le pharaon soudano-égyptien Naré Mari (Narmer) vers l’an 1000 de l’ère africaine (3300 av. JC), la civilisation pharaonique qui émerge dans l’histoire sous la forme du plus puissant Etat au monde, a déjà quelques populations, des émissaires et des agents installés en territoire cananéen. Les pharaons y exercent un contrôle et une suzeraineté.

Les Phéniciens ou Cananéens étaient noirs
On voit ici les Phéniciens représentés comme leurs parents égyptiens
A gauche il s’agit d’Aïssata (Isis), au milieu Hout Horo (Hathor) et à droite il s’agit de Maât

Ce fut ainsi durant la majeure partie de l’histoire égyptienne. Canaan déclinant et étant attaqué par des nomades blancs du désert et des mers, chaque fois que l’Egypte était en difficulté ; pour retrouver tout son éclat avec la stabilisation de son grand frère égyptien.

Ce sont ces deux peuples noirs qui ont civilisé l’Europe en apprenant l’écriture et les sciences aux Grecs. La Phénicie fut une base avancée à la conquête de l’Irak et de la Turquie par le pharaon Djehouty-Messou (Thoutmosis III), le plus grand Africain de tous les temps. 

L’organisation de la Phénicie

La Phénicie ne fut jamais un Etat centralisé autour d’une autorité suprême. Les Phéniciens étaient répartis en plusieurs villes/Etats indépendants mais conscients de leur origine et culture communes. Vers 3000 av. JC, les éléments de cette civilisation sédentaire sont installés.

Chaque entité – conformément à la norme africaine – avait à sa tête un roi-prêtre. Les femmes comme en Afrique avaient accès à toutes les fonctions, y compris celle de haut-prêtre ou de souverain comme la reine Dido Elissar qui fonda Carthage en Tunisie.

Les Phéniciens construisirent des ports dont les plus importants furent Tyr, Sidon et Byblos. Leurs richesses étaient essentiellement issues du commerce international. Ils confectionnaient et vendaient de la verrerie et des tissus de haute qualité. Ils étaient surtout réputés pour la fabrication d’une teinture violette à partir d’un coquillage.

Ces tissus pourpres très appréciées, servaient aussi aux cérémonies royales et religieuses égyptiennes et probablement amérindiennes. Les Egyptiens se fournissaient en bois de cèdre chez les Phéniciens pour la fabrication de leurs navires gigantesques. Les Phéniciens parcouraient également les mers pour le compte des Egyptiens.  

L’architecture phénicienne

Les villes cananéennes étaient essentiellement des cités fortifiées sur des îles. Ainsi Tyr était à 700 mètres de la côte et s’entoura d’un mur de 4,5 m de haut. Sidon était une presqu’île.

Reconstitution de Tyr
Ruines de Tyr
Tyr
Byblos
Sidon
Amrit, Syrie

La toute puissante navigation phénicienne

Les bateaux phéniciens

Nous avons exploré les types de navires que possédaient les Phéniciens dans un article précédent mentionnant les Carthaginois. La première justification de la navigation des Phéniciens fut le commerce. Ils parcouraient la Méditerranée et dressait des échoppes sur les côtes d’Europe du sud et d’Afrique pour vendre leurs produits.

Guidés par leurs connaissances des étoiles, ils voguaient sur les hautes mers, fondant des colonies en Grèce, en Italie, en Espagne, en Lybie, en Tunisie, au Sénégal, et rependant l’écriture que leur avaient transmise les Egyptiens. C’est pourquoi les premières civilisations européennes sont nées au sud, en Grèce et en Italie, proches de l’homme noir.

Les Phéniciens allaient jusqu’en Angleterre chercher de l’étain pour l’armement des Egyptiens. Leur présence y est documentée. On les retrouve aussi dans le Golfe persique. Le navigateur cananéen Hanno, parti du Maghreb il y a 2500 ans, a parcouru les côtes d’Afrique de l’ouest et est arrivé jusqu’au Cameroun, nommant le Mont Cameroun « char des dieux ». Cette formidable habilité à naviguer a permis à un phénicien de conduire des militaires Egyptiens-Soudanais il y a 3200 ans en Amérique. C’est cette expédition qui fonda la civilisation olmèque au Mexique.

Un navigateur phénicien
British Museum
L’influence des Phéniciens sur la Méditerranée. Ils ont en particulier fondé Barcelone et Lisbonne

La lente disparition des Phéniciens

La structure même de la Phénicie a prêté le flanc à sa disparition. Le territoire n’était pas unifié sous une autorité. Les nombreux peuples blancs venus du désert du Moyen-Orient et ceux des mers s’installèrent donc entre les villes. Cette entrée des peuples blancs du Moyen-Orient est symbolisée par l’arrivée d’Abraham comme le mentionne la Bible. Des peuples blancs vaincus par l’Egypte, et appelés Philistiou, s’y sont également sédentarisés. Philistiou donnera Palestine.

C’est avec cette infiltration blanche de toute part que la langue phénicienne va devenir sémitique. Les populations blanches du Proche-Orient vont transformer la religion égypto-phénicienne et l’adapter à leur culture pour créer le Judaïsme. Le Judaïsme est donc une religion sémitique et non africaine.

Des Blancs en Phénicie

Le métissage à Canaan va s’intensifier assez tôt. L’Egypte déclinante, les Cananéens seront seuls face à leur destin. Alexandre le Grand conquiert le pays en -332, puis les Romains le prennent il y a plus de 2000 ans. La Phénicie disparaît et ses descendants sont presque tous blancs aujourd’hui. Ce sont les Libanais, les Syriens, les Palestiniens, les Hébreux et les Jordaniens, bien que la suprématie blanche de tous ces peuples rejette énergiquement l’apparence noire de leurs ancêtres glorieux.

Hotep !

Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction du texte de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)

Notes :

[1] Nations Nègres et Culture, Cheikh Anta Diop, page 170
[2] Great Black Leaders, édité par Ivan Van Sertima, châpitre de Wayne Chandler, page 284
[3] African Presence in Early Europe, Ivan Van Sertima, page 137
[4] Hymnes et Prières Kamites, Jean Philippe Omotunde, page 25

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