Pourquoi l’Afrique pharaonique représentait-elle Dieu en noir ?

Imana-Râ/Amen-Râ, Dieu unique de l’Afrique
Il est représenté ici sous sa forme masculine dans le temple de la pharaon Hatchepsout

Dans l’antiquité pharaonique, la couleur noire était la couleur par excellence de Dieu et des divinités. Pourquoi nos ancêtres ont-ils pensé ainsi? A cette question, beaucoup répondront que les anciens Egyptiens étant noirs, ils ont donc normalement imaginé le Créateur-la Créatrice comme eux. Pourtant tous les Egyptiens n’avaient pas la peau aussi foncée.

Il y avait les 4 grandes teintes de Noir en Egypte : en grande majorité des charbonnés et des peaux marron foncées, mais aussi une minorité de Noirs à peau claire et d’Albinos. C’est la même chose qu’on voit dans tous les pays africains. Pourquoi donc cette teinte charbon attribuée à Dieu? En réalité, c’est en rapport avec le Soleil.

Le Soleil, messager de Dieu

Comme nous l’avons expliqué dans notre article sur la Religion Africaine, Dieu est la conscience cachée, qui par son Energie initiale créa le monde. Cette Energie est répartie dans chaque élément de la Création. Dieu est donc partout à travers son Energie présente en toute chose. Or, la plus forte énergie perçue par l’humanité est celle des rayons du Soleil.

Qui plus est, le Soleil est bienfaiteur en apportant la lumière sur la Terre. Il donne également la vie en faisant pousser les plantes (photosynthèse), et en permettant d’avoir une eau liquide. Le Soleil est indispensable à la vie. Le Soleil en tant qu’Energie principale, astre bienfaiteur et pourvoyeur de vie, est donc Dieu en miniature, le principal messager de Dieu sur Terre. Ceci explique pourquoi les Africains ont été les premiers à dire que Dieu est lumière.

Le pharaon Akhenaton, faisant des offrandes au Soleil messager de Dieu, qui apporte la vie par ses rayons. Cet apport est représenté à l’image par des mains aux bouts des rayons, qui tiennent des croix d’Ankh, symboles de la vie. 
Le Soleil messager de Dieu, ancien empire Ashanti, Ghana actuel
New Orleans Museum of Art

C’est pourquoi les rayons du Soleil (Râ) étaient autant vénérés en Egypte. Ce même Râ/Rana est le nom de Dieu chez les Haoussa. Le culte du Soleil messager de Dieu était fait par les Peuls sous le nom de Buudal Yurmende (Grand Disque Solaire de la miséricorde). Chez les Bassa du Cameroun, c’est par le Soleil (Djob) que ce peuple appelle Dieu. Les baKongo disent que Dieu est aussi Ne Mbumba Lowa (Le Grand Créateur solaire). Le même Soleil a été central dans les rites lors de la mort de Nelson Mandela en Afrique du Sud etc…

Et c’est le Soleil justement qui donne aux Africains leur peau noire.

La science a suffisamment prouvé que si les Noirs sont noirs, c’est parce que leurs corps produisent un pigment, la mélanine, qui permet de s’adapter au Soleil africain. La peau noire est donc la marque du Soleil sur l’humanité. Cette notion était connue depuis l’antiquité. Ainsi en Egyptien ancien, d’après les égyptologues Cheikh Anta Diop, Wonkiamma Pissama et René Louis Parfait Etilé, on avait les mots :

Kam/Kem : charbonné/noir

Kemet/Kamit/Kama : le pays noir (L’Egypte/L’Afrique)

Kemmiou/Kammiou : le pays des Noirs (l’Egypte)

Khemou : (très) cuit/brûlé/noirci/chaleur

Kam/Kem : parfait, complet, accompli

Dans les langues africaines actuelles, nous avons les mots Khem /Kembu/ Kheum/ Khemit/ Kama/ Kala/ Aka qui signifient Charbon/Brûlé/Noir. Et c’est ce Kam/Kham africain qui est à l’origine de Cham/Ham qui désigne les Noirs en hébreux et dans la Bible. C’est ce même mot qui est à l’origine de Chimie, vu que la cuisson est une réaction scientifique. Les Noirs dans le langage africain sont donc cuits. Cuits par quoi ? Par le Soleil messager de Dieu évidemment.

Le pharaon Akhenaton dans son hymne à Dieu à travers Aton (autre nom du Soleil), dit :

« Tu es majestueux, tu es beau, et tu rayonnes au firmament, planant sur tout ce qui est dans l’univers,

Tes rayons irradient jusqu’aux confins de toutes choses que tu as faites,

Etant le Soleil, tu as atteint jusqu’à leurs extrémités,  

Et tu les lies au vu de ton fils (Akhenaton) que tu aimes.

Tu (le Soleil) es si éloigné, cependant tes rayons atteignent quand même la terre,

Tu es comme la marque divine sur leurs visages (des hommes), mais ta marche n’est cependant pas visible pour eux.»

On voit donc que pour Akhenaton, le Soleil laisse sa marque sur les hommes. Cette marque est la peau noire. Qui plus est, le savant grec Hérodote qui a visité l’Egypte au temps des pharaons, dit, pour expliquer la couleur noire des Egyptiens et des autres Africains, « la chaleur y rend les hommes noirs » (II. 2.). La notion de la peau noire due au Soleil était donc connue depuis. Les Noirs sont par conséquent les enfants du Soleil.  

Ainsi dans la pensée vitaliste (animiste) antique, plus on était noir, plus on était vu comme le produit du Soleil messager de Dieu. Plus on était noir, plus on était donc perçu comme divin et béni. Plus on était noir, d’après la traduction donnée plus haut, plus on était vu comme parfait et accompli. Voilà pourquoi Dieu et les divinités étaient représentés avec la plus forte couleur noire possible, le noir charbon.

Ousiré (Osiris), fils de Dieu, il symbolise le bien. Il était aussi appelé Kem Our, c’est à dire le Grand Noir.
A gauche la reine Yahmessou Nafooret-Iry (Ahmes Nefertari). Elle est née avec cette couleur noire charbon et a été donc vue dès sa naissance comme divine. Elle est la matriarche et cofondatrice de la plus prestigieuse des dynasties, la 18e. Elle fut la reine la plus vénérée de l’antiquité.
A droite son arrière-arrière petit-fils, le pharaon Toutankhamon, qui est ici représenté en noir, après sa mort, en tant qu’ancêtre divin.
La Kaaba, la pierre noire, pierre sacrée de l’Islam. Elle est vénérée d’après ces mêmes principes. On rappelle que les premiers habitants noirs de l’Arabie, dits Sabéens, pratiquaient le Vitalisme (animisme). C’est sur les bases de cette Religion Africaine plagiée et profondément transformée, que les sémites clairs de peau venus plus tard, ont fondé l’Islam. 

La Kaaba même était vénérée déjà à l’époque des Sabéens. En bons Africains, ils allaient au pèlerinage en chantant et en dansant. Ils pratiquaient aussi le culte du Soleil messager de leur Dieu masculin-féminin, culte diabolisé plus tard dans le Coran (Sourate 27). On retrouve pourtant encore ses vestiges aujourd’hui dans l’Islam. Les 5 prières par jour sont une simplification des 7 prières par jour des Sabéens, prières faites en rapport avec les différentes phases du Soleil dans la journée.

Cette notion est arrivée jusqu’en Inde, qui on le rappelle a été d’abord peuplée et civilisée par les Noirs dravidiens originaires d’Afrique. C’est pourquoi dans l’Hindouisme, religion inspirée de la Religion Africaine des premiers habitants du pays, on a encore des divinités noires. A l’image les divinités hindoues Mariamman et Krishna.
Cette notion est arrivée en Grèce – berceau de la civilisation européenne – qui a d’abord été peuplée par les Noirs (Pélasges, Minoens), puis civilisée par les Egyptiens. Voici ici au centre de l’image, représenté Zeus, Dieu suprême des Grecs. Zeus n’étant que la réplique d’Imana-Râ. Cette couleur sur cette illustration a été voulue par les auteurs, vu qu’on savait représenter les Blancs à cette époque.
Illustration du 6e siècle avant JC.
British Museum

Il y a 2600 ans, les Egyptiens sont allés répandre le culte de la vierge mère Aïssata Mari-Amen en Asie de l’Ouest et en Europe. Le culte de la vierge noire et de son fils fut la principale religion en Europe pendant des siècles, jusqu’à ce que les Romains la récupèrent et la transforment au 4e siècle, pour créer officiellement le Christianisme.

Aïssata Mari-Amen (Isis aimée d’Amen (Dieu)). Elle était aussi appelée Setkem (la femme noire). Elle tient son fils Horo (Horus), né d’Ousiré par immaculée conception, et enfant divin venu pour sauver la création. Mari est donc devenue Marie par plagiat et déformation du culte égyptien par les Romains. 
Statues d’Isis, avec sa couleur noire charbon en Europe, vestiges de son culte dominant avant l’avènement du Christianisme.
Les 3 derniers papes (Jean Paul II, Benoit XVI et François) se prosternant devant Aïssata (Isis) Mari, avec sa couleur.
Voilà les Chrétiens quelques fois qui retournent à la doctrine africaine originelle.

La couleur noire est donc la couleur bénie pour nos ancêtres et non la couleur maudite. Sans le moins du monde dénigrer les personnes claires de peau qui doivent aussi s’aimer bien entendu, nous encourageons les Africains foncés de peau à s’aimer infiniment tels qu’ils sont, plutôt que de chercher parfois à se blanchir ou à s’éclaircir la peau, parce qu’ils se pensent contraire à la beauté ou au bien.

Femmes sud-soudanaises

Hotep !

Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction du texte de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)

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