Mansa Kankou Moussa, l’homme le plus riche de tous les temps

 

Mansa Kankan Moussa Illustration de Barbara Higgins Bond pour Anheuser Busch
Kankou Moussa Keita, empereur du Mali
Illustration de Barbara Higgins Bond 

Le richissime et puissant empire du Mali voulant vaincre les barrières maritimes au 56e siècle de l’ère africaine, équipa 200 navires remplis de vivres pour traverser l’Atlantique. L’opération se solda par un désastre car seul un capitaine revint. Le Mansa (empereur) Aboubakari II décida de tenter une nouvelle expédition, équipa 2000 bateaux et prit lui-même la tête de la flotte. On ne sait pas si Aboubakari est arrivé en Amérique mais les témoignages de Christophe Colomb lui même attestent avec preuves matérielles à l’appui de relations commerciales entre l’Afrique et l’Amérique de son vivant. C’est donc en remplacement d’Abubakari II parti pour l’Amérique que Kankou Moussa est devenu Mansa en 5548 de notre ère (1312 ap. JC).

Kankou Moussa est surtout connu pour sa fortune inouïe et ses réformes importantes dans l’empire. D’après une étude du spécialiste des fortunes Celebrity Networth, repris par quasiment tous les journaux sérieux du monde, Kankou Moussa est l’homme le plus riche que la terre ait jamais connu avec une fortune estimée à 400 000 000 000 de $, ce qui est six fois la fortune actuelle de Bill Gates et cinq fois et demi celle du mexicain Carlos Slim, l’homme le plus riche de la planète. L’empire de Mali créé par Sundjata Keita est à cette époque certainement le pays le plus riche au monde et reflète bien la situation économique de toute l’Afrique à la veille de la traite négrière européenne et de l’accélération de la traite négrière arabe.

Mansa Kankan Illustration d'Angus McBride
Kankou Moussa
Illustration d’Angus McBride

Mansa Kankou Moussa fit le voyage pour le pèlerinage à La Mecque avec 100 chameaux chacun chargé de 300 livres d’or, 500 serviteurs chacun portant 4 livres d’or, des milliers de ses sujets, et sa grande épouse royale accompagnée de 500 serviteurs. Il a donné tellement d’or sur la route du Caire puis de La Mecque qu’il a fait chuter le prix de ce métal sur les marchés. Son mode de vie dispendieux a épuisé ce qu’il avait emmené pour le pèlerinage et il a dû emprunter de l’argent pour le voyage retour. L’imaginaire orientale restera longtemps marquée par la visite fastueuse de rois nègres, la légende populaire sur la richesse extrême de l’Afrique noire étant ainsi renforcée.

On attribue faussement la construction des mosquées de Gao et Tombouctou à un architecte arabe que Kankou Moussa aurait ramené de son voyage. Or, comme démontré par Cheikh Anta Diop, il s’agit d’une interprétation abusive des documents. Qui plus est, l’architecture malienne présente des traits caractéristiques de l’Afrique noire avec son style pyramidal, commun à l’Egypte et à la Nubie qui n’obéit pas aux normes architecturales arabes.

Ce sont donc les Kamites (noirs) qui avec leurs outils intrinsèques sont à l’origine de l’architecture du Mali. Le Mansa développa l’éducation et le commerce. Djénné, Tombouctou et Gao devinrent des centres commerciaux et culturels importants et la production intellectuelle, littéraire en particulier, supplanta celle de l’Afrique du nord.

Kankan Moussa Illustration de Khephra Burns, édité par Leo et Diane Dillon
Kankou Moussa
Illustration de Khephra Burns

Kankou Moussa agrandit l’empire, le portant à son apogée sur le plan territorial, lui apportant stabilité et prospérité. Il mourût en 5573, laissant derrière lui l’image d’un empire réputé dans le monde entier pour sa richesse.

Par : Lisapo ya Kama

PS 1 : D’après le prestigieux magazine américain Time, Kankou Moussa est effectivement l’homme le plus riche de tous les temps. Cependant, contrairement à Celebrity Networth, Time n’arrive pas à estimer la fortune du roi, précisant tout de même que le 2e sur la liste, l’empereur romain Auguste César, valait 4600 milliards de dollars. 

PS 2 : Depuis la rédaction de cette article, nous savons que les Maliens menés par Abubakari, sont bel et bien arrivés en Amérique avant C. Colomb. Le sujet a été traité ici.

Hotep !

Par : Lisapo ya Kama © (Tous droits réservés. Toute reproduction de cet article est interdite sans l’autorisation de Lisapo ya Kama)

Notes : 

    • L’Afrique noire précoloniale, Cheikh Anta Diop
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